Découvrir St Julien

Un peu d’histoire…

L’origine du nom de Saint-Julien la Geneste rappelle la fondation du prieuré par le monastère de Saint-Genest les Monges, même si l’on sait que le prieuré fondé par les bénédictines existe déjà en 1184 (quelques vestiges sont encore visibles aujourd’hui). Le prieuré dépendait de l’Abbaye de la Chaise-Dieu, ce qui fait de lui aujourd’hui un membre des sites casadéens européens. L’église est reconstruite en 1859 sur l’emplacement de l’ancienne chapelle du couvent. En face du portail de l’église, s’élève une croix en pierre datant du 18e siècle.

À quelques mètres, se trouve la fontaine Saint-Blaise (abritant une statue du saint) et l’ancien lavoir des moniales encore bien conservé. Fêté chaque année, les habitants venaient chercher l’eau bénite afin de soigner le bétail malade.

La forêt a elle aussi un rôle très important dans l’histoire de la commune. Elle est de fait très présente, avec 42% de la surface de la commune. La «Forêt des Grands Bois» ou «Bois de Pionsat», au nord, a été successivement l’abri des druides au Moyen-Age, le repère des trafiquants de sel sous l’ancien régime et le refuge des résistants du maquis Nestor Perret à partir de 1943. La qualité de la plantation de Douglas est également un élément notable de ce boisement.

Devoir de Mémoire

Dans la nuit du 26 au 27 Août 1943 trois hommes marchent en direction des Grand Bois de Pionsat. Ils vont à la rencontre de Marcel DURON chef du groupe de résistance de SAINT JULIEN LA GENESTE.

Il connait parfaitement les lieux et conduit Paul ROCHE et ses deux camarades de l’école d’ingénieur des Arts et Métiers d’Aix en Provence au milieu de la forêt près de la source de Font Froide où ils bivouaquent sommairement pour la nuit. Dans les jours qui suivent arrivent d’autres maquisards du Maquis de Chazelette : le Maquis des Grand Bois est né. Et lorsque Nestor Perret, chef de la résistance de la ville de Clermont-Ferrand fût assassiné par la Gestapo, les maquisards donnèrent son nom à leur Maquis. L’objectif numéro un était d’avoir un emplacement suffisamment à l’écart des chemins de passage, camouflé par de la futaie et à proximité d’une source. Les premiers arrivants construisent une hutte faite de branchages, couverte de genêts. Cette cabane pouvait recevoir une dizaine de personnes et malgré tout le soin apporté à sa construction offrait peu de protection contre les grosses pluies et la fraicheur des nuits.

Vivre cachés, attendre les ordres et se préparer pour le fameux JOUR J, telles étaient les directives de ce maquis dont on ne pouvait prévoir la durée. Aussi compte tenu de la rudesse de l’hiver auvergnat il fut décidé de construire une SAPE conçue par les deux ingénieurs Pierre GIRAUD et Roger ROBERT.

Cette SAPE en forme d’équerre avait une dimension de 6 mètres par 3 et était creusée à environ 2 mètres de profondeur. L’ossature en poteaux de chêne était entièrement assemblée par des chevilles et l’isolement des parois avec des branches de houx jointives. L’épais remblai de terre constitué par celles extraites des fondations répandues sur tout le toit, en augmentait la protection et rendait l’abri indétectable à l’observation des avions ennemis. Cette réalisation avait également un impact psychologique sur les maquisards en leur fournissant une occupation quotidienne évitant l’inaction et l’ennui, générateurs de comportements irritables. Une fois les travaux terminés un souterrain d’évacuation, en cas d’attaque, fut entrepris en Avril 1944. Il était long de 80m et débouchait dans un fourré d’où les maquisards avaient la possibilité de se disperser.

Les 26,27 et 28 Avril exécutant les ordres reçus du chef militaire de la région, le maquis Nestor Perret fait mouvement en trois groupes. Sa destination : les Glières et le Mont Mouchet. Apres la libération l’Amicale des Résistants de la Zone 13 a érigé une stèle à l’emplacement du camp pour que ceux qui viendront puissent méditer sur les sacrifices de la jeunesse de France.

Paul ROCHE alias « André », Président de l’Amicale de la Zone 13, consacra sa vie avec passion à l’Esprit de la Résistance et au Devoir de Mémoire. Il souhaitait que le site du Maquis Nestor Perret situé en propriété privé soit pérennisé. C’est maintenant chose faite puisque la commune de Saint-Julien la Geneste a établi avec le propriétaire actuel une convention de servitude perpétuelle. Paul ROCHE souhaitait également que la cavité béante au pied de la stèle, avec les restes d’un vieux poêle et d’un container parachuté, évoque d’avantage au cœur des visiteurs.

Le Maquis reconstruit à l’identique fut inauguré le 4 Août 2013 à l’occasion du 70éme anniversaire de sa création.

L’accès au Maquis Nestor Perret est certes réglementé. Le parking de l’Etubeix, en bordure de Forêt permet de stationner les véhicules afin de finir le parcours à pied. Pour les personnes à mobilité réduite l’accès se fait jusqu’au site du Maquis Nestor Perret avec un espace aménagé.

Outre la démarche citoyenne qui s’attache à ces lieux, le visiteur découvrira un massif forestier remarquable qui impose le respect de par son atmosphère et la stature de ses Douglas.

Sites Casadéens

Le réseau européen des sites casadéens existe depuis 2001 (France, Italie, Espagne, Suisse, Belgique). L’objectif est de recréer des liens entre tous ces lieux appartenant autrefois au réseau de prieurés et d’abbayes de la Chaise-Dieu. Il s’agit de sauvegarder et mettre en valeur le patrimoine architectural, paysager et de faire de ce réseau un outil d’échanges, de développement touristique, culturel et d’aménagement du territoire.

Différents itinéraires mis en place dans chaque région permettent de suivre des thématiques de parcours et de faire découvrir aux touristes l’identité casadéenne notamment à travers des panneaux explicatifs.

Une signalétique commune à l’ensemble des sites à d’ailleurs été mise en place.

Signification du logo :

La clé de voûte symbolise :

• Les racines monastiques du réseau,
• L’importance du lien architectural et culturel du réseau,
• Le rayonnement des branches non délimitées, représente l’ouverture du réseau,
• Le cercle est le symbole de la perfection,
Le carré couleur « terre » (brique)
• La forme carrée est le symbole de l’homme. Les quatre cotés symbolisent les quatre éléments : terre, eau, air et feu.
• La couleur « terre » représente l’enracinement du réseau dans l’espace rural dans lequel se situent 90% des sites casadéens.

Pour plus d'infos

Office de tourisme des Combrailles

Tel : 04 73 85 80 94
2 place R. Gauvin – BP 25
63330 Saint Gervais d’Auvergne